Une fenêtre cintrée de l'abside et quelques contreforts plats témoignent de son origine romane. Agrandie à la Renaissance, l'église, plusieurs fois incendiée par la foudre, a été remaniée dans le goût néo-gothique (1839).
La puissante tour octogonale du clocher, élevée à la charnière des XVè et XVIè siècles, est couronnée d'un dôme d'ardoises qui a remplacé la flèche foudroyée en 1836.
L'encadrement du porche à mouluration prismatique est surmonté d'une niche abritant une statue de Sainte Barbe (XIXè s.) abritée par un dais en pierre formant pinacle.
A l'intérieur :
- stalles aux miséricordes sculptées, du XVIIIè s.
- de part et d'autre de l'autel, portes de l'ancienne sacristie : panneaux sculptés en ronde bosse (1633#) représentant en pied, à gauche, saint Hilaire, en évêque ; à droite, saint Michel terrassant le dragon.
- fonts baptismaux octogonaux en pierre, du XVè s.
- au-dessus de la tribune, "L'Adoration des Bergers", tableau du XVIIIè s.
Un peu esseulé sur un plateau dominant le hameau de Besdon, sur la route de Moulins-la-Marche, un oratoire en pierres blanches marque la fin de l'occupation anglaise dans le Perche, en 1449. Ménagée en partie haute, une niche abrite la statuette de la Vierge Marie, protectrice de la France, d'où le nom de "Mariette" attribué à ce petit monument, déplacé et reconstruit en 1993.
Les circonstances de l'ultime bataille qui opposa les Français et les Anglais sont hautes en couleur, telles que les a relatées, en 1613, Bart des Boulais, historien du Perche. Le retrait, sous escorte française, de la troupe commandée par le capitaine anglais Matthieu Got fut interrompu par un incident peu banal : un lièvre, "après lequel les Francoys commencèrent à crier et courir", fut la cause d'une méprise et déclencha une bataille enragée. Les Anglais, se croyant trahis, firent volte-face et ripostèrent. Le combat se solda par la victoire des Français.
Dessin inspiré de l'église de St-Sulpice
La paroisse de Saint-Sulpice-de-Nully fut rattachée en 1823 à Saint-Hilaire-lez-Mortagne.
A la fin du XIIè s., Hugues de Nully, seigneur du lieu, avait assis son autorité sur un vallon enserré, au nord, entre la "Butte aux Chiens" et, au sud, les hauteurs du "Chenêt des Vaux". C'est sur le plateau dénudé, en bordure de la route de Moulins-la-Marche, que fut élevée une motte castrale. Aujourd'hui arasée, l'archéologie aérienne la révéla en 1984. Le vaste panorama permettait au vassal des comtes du Perche de surveiller les environs de Mortagne, défendus par un réseau de mottes.
Probablement édifiée vers la fin du XVIè s., sur un tertre proche de la "Grande Fontaine" (en D2 sur le plan communal) l'église fut démolie après son adjudication en 1926. Actuellement, l'emplacement est occupé par un petit bosquet.
Le nom de Nully a été donné à une rue de St-Hilaire en souvenir de ce passé.