1) du 12ème siècle à la révolution

 

Les premiers propriétaires supposés :

Ainsi qu’il est écrit en introduction, un certain Guillaume de MORTAGNE aurait possédé des droits au 12ème siècle sur le moulin de Chalo ou Calloi près de Pigeon. Mais rien n’indique qu’il était propriétaire et seigneur du lieu qui semble avoir relevé, de tout temps, de la seigneurie de Soligny. Les premiers seigneurs de Soligny, qui portaient le nom de leur seigneurie, vivaient encore en terre percheronne  à la fin du 12ème siècle.

En 1185 et 1189 - Hugues de SOLIGNY et Jean de VILLIERS furent bienfaiteurs de l’abbaye de la Trappe de chacun un arpent de pré sur la rivière l’Erine. Hugues de SOLIGNY et son fils Guillaume donnèrent deux arpents et demi de pré en un lieu non précisé. Peut-être ces deux seigneurs et leurs ancêtres de la famille de SOLIGNY dont les noms ne nous sont pas parvenus, possédaient-ils les terres de Pigeon. A moins qu’ils n’en soient devenus propriétaires par acquisition au 12ème siècle de la famille de MORTAGNE.

Selon les historiens L.J. Fret et J.F. Pitard, la seigneurie de Soligny avec ses dépendances et appartenances, passa au début du 13ème siècle dans la famille CHEVREUIL, sans doute par alliance avec une descendante de la famille de SOLIGNY (2) et (3). Cependant, plusieurs documents nous démontrent que cette famille CHEVREUIL possédait déjà des biens à Soligny dès le début du 12ème siècle. Elle était également propriétaire du moulin de Rialin en St Hilaire (proche de Pigeon) au milieu du 12ème siècle.

 

La famille CHEVREUIL et les seigneurs de Soligny, propriétaires de Pigeon (12ème au 14ème siècle) :

En 1112 -Gervais CHEVREUIL, fils de Girard, approuve la donation faite par Payen de Montcolin à l’abbaye de St Denis de Nogent de la dîme de Corbion en Soligny (Gervais est déclaré seigneur de Corbion). Il est décédé avant 1144 et inhumé à la Trappe. (4)

En 1144 – Rotrou comte du Perche, confirme les donations faites à la Léproserie de Chartraige à Mortagne par plusieurs seigneurs dont Girard CHEVREUIL, fils du précédent, du moulin de Rialin en St Hilaire lès Mortagne. (5)

En 1173, le Pape Alexandre III confirme les biens donnés à la Trappe, notamment par Gervais CHEVREUIL, seigneur de Soligny et fils du précédent, d’une métairie à Ligni (St Hilaire lès Mortagne) (6) De son mariage avec Jeanne X, il eut au moins cinq enfants, 3 filles et 2 garçons : Guérin et Girard qui suivent.

En 1205, Guérin CHEVREUIL fait remise d’un cens de 20 setiers de blé sur la grange de Ligni donnée par son père à l’abbaye de la Trappe. (6)

En 1218, Girard CHEVREUIL fait don à l’abbaye des Clairets (cne de Mâle - Orne) d’une rente sur des terres à Ceton (Il est peut-être à l’origine de la branche des CHEVREUIL de Ceton) (5)  

En 1238, Nicolas CHEVREUIL, fils du précédent, confirme la donation faite par son père à l’abbaye de la Trappe, d’une rente de 5 sous tournois due par le détenteur de la Galopinière (soligny la Trappe).  De son union avec Marguerite X sont issus Guillaume son fils ainé, seigneur de Ceton et Nicolas, seigneur de Soligny, qui suit.

En 1253, Nicolas CHEVREUIL fait don du bois du Parc aux religieux de la Trappe et en 1255, leur vend des bois et bruyères au Buat (paroisse de Lignerolles)

En 1297, son fils Colin CHEVREUIL vit sur ses terres de Soligny où il est déclaré seigneur du lieu. D’une union inconnue, il a eu un fils dénommé Nicolas, héritier de Soligny.

En 1313, ledit Nicolas CHEVREUIL, seigneur de Soligny, se marie avec une épouse dont le nom nous est inconnu et avec qui nous lui connaissons 3 enfants : Jeanne et Colette, dames de Soligny et Jean, qui suit.

En 1336, Jean CHEVREUIL partage la terre de Soligny avec ses sœurs Jeanne et Colette et en 1338, il épouse Jeanne de VILLIERS. De leur union sont nés 3 filles : Jeannette, fille ainée qui épousa Thomas AUCHER ; Colette qui épousa Thomas de POIX et Jeanne qui épousa Colin de la BARRE, toutes trois, dames de Soligny. (3)

C’est d’ailleurs à partir de ce début du 14ème siècle qu’apparait le premier seigneur portant réellement le titre de seigneur de Pigeon. Avait-il acheté son bien auxdites soeurs de Jean CHEVREUIL ou avait-il épousé l’une d’elle ?

Au décès de Jean CHEVREUIL et à défaut d’héritier mâle et donc du droit d’ainesse dont seuls les hommes pouvaient bénéficier, la seigneurie de Soligny et toutes ses dépendances se sont trouvées partagées entre ses trois héritières.

En 1402, Colette et Jeanne CHEVREUIL vendaient leurs droits sur Soligny à Pierre II de Valois, 16ème comte du Perche qui les légua dans son testament de 1404 aux religieux de la Chartreuse du Val Dieu.

En 1411, Jean AUCHER, héritier de Jeannette CHEVREUIL donnait ses droits sur Soligny aux Chartreux du Val Dieu. (3)             

(voir généalogie Chevreuil sur généanet )

 

La famille de ROHARD et les seigneurs de Pigeon : (1)

Armes de la famille de ROHARD. Il existe plusieurs variantes des blasons de cette famille selon les armoriaux mais qui sont assez proches les unes des autres. (7)


« d’argent à deux fasces surmontées la 1ère d’une étoile en chef, la 2ème de deux quintefeuilles, accompagnées en pointe d’une épée la pointe en haut, le tout de gueules, accostés de deux mouchetures d’hermine de sable »

 

Armoriaux d’Hozier Normandie-Alençon et d’Hozier Tours

 

 

 



« d’argent à deux fasces surmontées la 1ère d’une étoile en chef, la 2ème de deux roses, le tout de gueules, accompagnées en pointe d’un poignard au naturel la pointe en haut,  accosté de deux mouchetures d’hermine de sable »

 

Armoriaux Jougla de Morena et Riestscapp

 

 



 

 

« d’argent à deux fasces de gueules, accompagnées en chef d’une étoile, en flanc de deux quintefeuilles et en pointe d’une épée le tout d’argent, l’épée accostée de deux mouchetures d’hermine de sable »

 

Armorial de la Province du Perche

 

 

 


 

 

 

  « d’argent à la fasce d’azur, chargée de deux roses d’or, accompagnée en chef d’une étoile de sable, en pointe d’une épée de même, la pointe en haut, accostée de deux mouchetures d’hermine »

 

Dictionnaire généalogique tome VI et cabinet d’Hozier vol 296

 

 

 

 


1er seigneur de Pigeon - Jehan de ROHARD, vivant sur ses terres de Pigeon en 1329, est le premier seigneur connu, portant le titre de « seigneur de Pigeon ».

Le 12 juillet 1328, Colin Chollet lui avait rendu aveu pour le rachat du fief et hommage de la Mailliardière (peut-être la Massardière située paroisse de Bazoches sur Hoëne)  et dépendant de sa seigneurie. Ainsi qu’il est dit ci-dessus, son seigneur haut justicier ne pouvait être que Nicolas CHEVREUIL, seigneur de Soligny, à qui il a sans doute rendu foi et hommage  et fait déclaration d’aveu pour son fief et seigneurie de Pigeon.

2ème – son fils Guillaume de ROHARD lui succède comme 2ème seigneur de Pigeon.

3èmeJehan de ROHARD, né vers 1355, fils du précédent, est le 3è seigneur de Pigeon. Il apparait dans plusieurs actes passés en la châtellenie de Mortagne, entre 1406 et 1427.

4ème – son fils aîné, Thomas de ROHARD lui succède et devient le 4è seigneur de Pigeon. Il épouse Jeanne TOUPINELLE avant 1442 avec laquelle il a deux fils qui se partagent leurs successions le 3 janvier 1470 :

  • a) Jehan, fils ainé, qui suit en 5 ;
  • b) Allain, devient seigneur de Michétif (alias Meschétif : lieudit sur paroisse de Bazoches sur Hoëne qui n’existe plus aujourd’hui) et épouse Jacqueline du GRENIER en 1472.

5èmeJehan de ROHARD est le 5è seigneur de Pigeon. Il se marie en 1473 avec Marie de MORTEMER, fille de la comtesse de Montfort dont il a deux enfants :

  • a) Laurent, qui suit en 6 ;
  • b) Jehanne, mariée en 1502 à Raoul de LESPINE, seigneur de Chateurigny

6èmeLaurent de ROHARD devient le 6è seigneur de Pigeon et prend également le titre de seigneur des Marais (St Quentin de Blavou) et de Michétif (Bazoches sur H.) En 1507, il épouse Catherine de GISLAIN, fille du seigneur de Boisguillaume (Soligny la Trappe). Ils ont eu sept enfants :

  • a) Jehan, fils aîné qui suit en 7 ;
  • b) Françoise, épouse de Anthoine de PANTHOU, seigneur de Vauvert (Bailleul – 61) ;
  • c) Anne, épouse de Guillaume de SALLES, seigneur de l’Hermitière – 61 ;
  • d) Clériadus, seigneur de Michétif, époux de Jeanne POUSSET. Il décède le 13 mai   1573 laissant une seule fille héritière : Antoinette.
  • e) Charles (sans mariage ni descendance connue)
  • f) Michel, seigneur des Marais, lieutenant particulier à Bellème, époux de Antoinette COURTIN avec laquelle il a eu quatre enfants  :  1er - Michel ;  - Louis, seigneur des Bergeries époux de Catherine BERCHER ; - Antoinette épouse de Hector de BARVILLE, seigneur du Parc ; et 4è - Charles de ROHARD, seigneur fondateur de St Lubin des Cinq Fonts (Authon du Perche – 28) où il est décédé le 12 mars 1624. Il était également seigneur des Marais, de la Goguerie, la cheminée, les Bordes, Quincampois, Bethonvilliers, le Coudray.
  • g) Louis, seigneur de Tréhéru (Bazoches sur H), marié en 1580 à Jeanne de LISLE dont il a eu : 1°) Jean, seigneur de Lisle, époux de Magdeleine OLIVIER ;  2°) Marie, mariée en 1604 à René de GRONGNEAUX, seigneur de Boissé et de la Rozière

7èmeJehan de ROHARD est le 7è seigneur de Pigeon également seigneur de Boisgaucher > la seigneurie de Boisgaucher était un « fief volant  » avec basse justice sur 4 hommages (Ringouhier, Haute Tremblaye, la Boulardière, la Sémondière) qui en relevaient situés paroisse de St Hilaire et autres paroisses circonvoisines (1).  Jehan de ROHARD épouse Madeleine ou Marie de VILLEREAU dont il a :

  • a) François qui suit en 8 ;
  • b) Jehan marié à Andrée BERTHOU. Ils auront un fils prénommé Jean, décédé en 1666 au château de Pigeon.

8èmeFrançois de ROHARD (1534-1599) prend le titre de seigneur de Pigeon-la Plaine, Boisgaucher.  Il est le premier à associer le nom de « la Plaine » à celui de Pigeon. Par la suite, ses descendants prirent également le titre de seigneur de la Plaine en plus de celui de seigneur de Pigeon, compte tenu de l’importance de ces terres dans la réserve seigneuriale. De son mariage en 1561 avec Anne de BARVILLE, fille du seigneur de Boislandry (Coulonges s/Sarthe) sont issus :

  • a) Jacques fils aîné qui suit en 9 ;
  • b) Marie épouse de René HELLEGUIN, seigneur des Hays (Mesnil Guyon) ;
  • c) François, seigneur de la Rivière (St Pierre la Rivière – 61) marié en 1629 à Hélaine de CHALOPPIN dont sont issus : ) - Guillaume, seigneur de la Rivière ; 2°) - Catherine épouse de MALHERBE, seigneur des Ifs ; 3°)  Nicolas, seigneur des Manières ; 4°) - Jean.
  • d) Jehan. 

9èmeJacques de ROHARD, seigneur de Villemoy Pigeon-la Plaine > Villemoy est un ancien lieudit de St Hilaire où existait autrefois un moulin dont il va être reparlé ci-après dans le chapitre  « biens des seigneurs de Pigeon » et faisant partie comme « la Plaine » du domaine de Pigeon. Jacques de ROHARD épouse le 7 septembre 1597 Judith de GISLAIN, fille du seigneur de Boisguillaume, desquels sont nés :

  • a) Charles qui suit en 10 ;
  • b) Anne

10èmeCharles de ROHARD (1605-1669) seigneur de Pigeon, la Plaine, St Hilaire, de Lozier, et du Grand Fresne. Il est le premier à prendre le titre de seigneur de St Hilaire, de Lozier et du Grand Fresne (voir ci-après chapitre II « biens des seigneurs de Pigeon). Il s’est marié en 1642 avec Françoise de BARVILLE, fille du seigneur de la Lambonnière (Pervenchères) avec laquelle il a eu huit enfants :

  • a) Jacques qui suit en 11 ;
  • b) René (1655-1678) ;
  • c) Marie épouse de Jacques de BONNENFANT, seigneur du Breuil (Bonsmoulins) ;
  • d) Anthoine, prêtre ;
  • e) François (1648-1648) ; f) Anne ; g) Renée ; h) Gilles.

11èmeJacques de ROHARD, seigneur de Pigeon, la Plaine, St Hilaire, Lozier, Boisgaucher et du Grand Fresne, épouse le 7 juin 1670 Gabrielle de THIESLIN, fille du seigneur de la Courbe (Beaufay – 72). Ils ont eu quatre enfants :

  • a) Gabrielle Juliette (1671-1671) ;
  • b) Marie (1672 - ….)
  • c) Jacques Charles qui suit en 12 ;
  • d) Gilles (1674-1711) lieutenant au régiment de Picardie.

12èmeJacques Charles de ROHARD (1673-1758), seigneur de Pigeon et la Plaine, St Hilaire, Boisgaucher, du Grand Fresne, épouse le 29 septembre 1711, Elisabeth GAUDIN de la CHENARDIERE, fille du seigneur de la Chenardière et de Courtallain (La Chapelle St Remy – 72). Ils donnent naissance à quatre filles et n’ont pas d’héritier mâle.

Jacques Charles est donc le dernier de la famille de ROHARD à porter le titre de seigneur de Pigeon, près de quatre siècles et demi après son ancêtre Jehan de ROHARD.

En 1758, après le décès des époux de ROHARD-GAUDIN, la seigneurie de Pigeon revient donc en indivision aux quatre sœurs : Marie Elisabeth, Marthe, Marie Henriette et Suzanne de ROHARD, dames de Pigeon, qui suivent en 13.

13èmeIndivision dames de Pigeon > 1758

a) -  Marie Elisabeth de ROHARD, fille aînée, née le 17 août 1712 à St Hilaire a épousé en 1739, Louis LE PETIT de SERANS, seigneur de Sérans (Orne), qui suivent en 14. De leur union sont issus 9 enfants dont 3 garçons et 6 filles ;

b) - Marthe de ROHARD, née en 1720 a épousé en 1755 Jean Alexandre du BREUIL, seigneur de St Ouen de la Cour, le Chesne, Bure, Boisauvée et autres lieux ;

c) – Marie Henriette de ROHARD, célibataire décédée en 1790 ;

d) - Suzanne de ROHARD a épousé en 1746 Gilles de SAINT AIGNAN, seigneur de Charles Vrigny, dont sont issus : Jacques, seigneur des Bois Francs et Marie Victoire épouse de Jean Baptiste de MOUCHERONS.

Au début de l’année 1759, les terres de Pigeon-la Plaine étaient effectivement en indivision entre les sœurs de ROHARD puisque le 4/1/1759, elles vendaient ensemble à un marchand de bois, des arbres coupés dans le bois de Pigeon. Vers 1759/1760, les biens provenant de la succession de Jacques Charles de ROHARD ont probablement fait l’objet d’un partage entre lesdites sœurs ; Marie Elisabeth recevant les seigneuries de Pigeon-la Plaine  et Boisgaucher, Marthe recevant la seigneurie de St Hilaire, Marie Henriette des rentes et deux prés à Pontpercé et Suzanne sans doute la terre du Grand Fresne (acte non retrouvé).

(voir généalogie de ROHARD sur généanet )


Les familles LE PETIT et  du BREUIL (ou DUBREUIL)

14èmeMarie Elisabeth de ROHARD, fille ainée de la succession devient seule propriétaire des seigneuries de Pigeon, la Plaine et Boisgaucher vers 1759/1760 ainsi qu’il est dit ci-dessus. En son nom, son mari Louis LE PETIT de SERANS, seigneur de Serans, n’ayant apparemment jamais pris le titre de seigneur de Pigeon, rend aveu les 23 mai 1760 et 30 juillet 1762 pour lesdites seigneuries aux Chartreux du Val Dieu.

Le 19 juin 1764, il vend au nom et par procuration de son épouse les terres et seigneuries de Pigeon, la Plaine et Boisgaucher à Jean du BREUIL et Marthe de ROHARD, ses beau-frère et belle-soeur qui suivent en 15.

15èmeMarthe de ROHARD avait reçu la seigneurie de St Hilaire dans le partage ci-avant relaté (acte non retrouvé). Avec son mari Jean Alexandre du BREUIL (1710-1773), seigneur de St Ouen de la Cour, le Chesne, Bure, Boisauvée et autres lieux ils sont devenus propriétaires de la totalité de la seigneurie de Pigeon, la Plaine et Boisgaucher suite à l’acquisition ci-dessus en 1764. Jean du BREUIL décède le 23/10/1773 et son épouse Marthe le 31/12/1807  laissant pour unique héritier leur fils Jacques né en 1756 à Bellême, qui suit en 16

16ème - Jacques Louis Robert du BREUIL (DUBREUIL de St Hilaire - 1756-1833), seigneur de St Ouen de la Cour, Bure, le Chesne, Boisauvée se déclare également seigneur de St Hilaire Pigeon la Plaine et fait déclaration de rachats aux religieux du Val Dieu pour les terres et seigneurie de Pigeon, la Plaine le 14 février 1780. C’est donc le dernier seigneur de Pigeon quelques années avant la révolution. Il épouse en 1783 Sophie LEFRERE de MAISONS et de leur union sont nés :

  • a) Marthe Sophie née en 1784 au château de Pigeon, épouse de Henri de LONGUEIL, qui suit  ;
  • b) Marie Delphine mariée en 1809 à Charles SARRAUDE de la CHARPENTERIE, maire de Mortagne ;
  • c) Jacques René Théodore

 (voir généalogie du BREUIL sur généanet )

 

Blasons de la famille Du BREUIL


 

 

« d’azur au chevron d’or accompagné de trois croissants de même »


blason de Charles Grégoire du BREUIL, curé de Bellavilliers


cf Armorial de la Province du Perche

                         

c'est aussi le blason de Jean DUBREUIL de Saint Hilaire et semble être le blason officiel de la famille






« d’azur à trois têtes de léopard d’or posées 2 et 1 »


                         cf  armorial d’Hozier


 

blason de Pierre du BREUIL, curé d'Igé                                                                                                                                                  

2) de la Révolution à nos jours

 

Familles DUBREUIL/ de LONGUEIL – LABBEY de la ROQUE

En 1825, Jean Louis Robert DUBREUIL de Saint Hilaire, ci-avant nommé, avait rédigé son testament au profit de sa femme et ses enfants qu’il avait déposé chez Me Alexandre Bail, notaire à Mortagne, sous paquet clos et scellé de cinq cachets de cire noire avec empreinte de ses armes.

 

 ci-dessus : l’un des cinq cachets de cire noire qui scellaient le paquet, avec le sceau de Jean DUBREUIL  sur lequel on peut apercevoir ses armes au centre : le chevron (V renversé) et les 3 croissants, identique au blason de Charles Grégoire, son grand oncle. (7b)

A son décès en 1833, il est procédé à l’ouverture de son testament chez Me Moussard, notaire à Mauves, ci-après partiellement reproduit :

« Je, soussigné Jacques Louis Robert Dubreuil de Saint Hilaire, écuyer, demeurant à Mortagne

Voulant donner à madame Sophie Lefrère de Maisons, mon épouse, des témoignages de mon estime et de ma tendresse ; désirant que ma mort cause le moindre changement possible dans sa fortune et dans ses habitudes ;

Voulant aussi éviter toutes contestations entre mes enfants relativement au partage de ma succession ;

Après avoir recommandé mon âme à Dieu, ai fait mon testament dans la forme mystique comme il suit :

Je donne et lègue à Madame Sophie Lefrère de Maisons mon épouse

La propriété de tous les biens meubles que je laisse à mon décès sans réserve ; plus la jouissance et usufruit pendant sa vie :  du château de Réveillon, jardin, parcs et retenues et autres accessoires et généralement tous les objets non affermés dépendant de ma terre de Réveillon ; de la ferme de la Horlière située commune de Réveillon ; de la ferme de Livry, située commune de Réveillon ;  de la ferme de Rialin située commune de Saint Hilaire ; du moulin de Saint Hilaire avec toutes ses dépendances situé commune du même nom ;

Ainsi que lesdits fermes et moulin seront composés et affermés au moment de ma mort ...

Je donne et assigne à titre de lotissement et partage à Jacques René Théodore Dubreuil de Saint Hilaire, mon fils :

1° - le château de Réveillon, les cours, basse cour, parcs, jardins avec les bois de futaie en dépendant, en ce compris les retenues dont j’ai fait la cession à madame de St Hilaire et celles que je réunis à ma ferme de la Horlière ;

2° - le moulin de Réveillon avec ses dépendances.

Ces objets et les fermes du Bois du Puy et de l’Ecluse, que j’ai précédemment donnés à mon fils, composeront son lot.

...

Je donne et assigne à titre de lotissement à Madame Marthe Sophie Dubreuil, ma fille, veuve de Monsieur Henri Michel Jacques de Longueil :

1° - le château, cour, jardins, basse cour, futaie de Pigeon et toutes leurs dépendances ;

2° - plusieurs pièces de terre égrainées dites les pièces de la Plaine ;

3° - le pré des Patis ;

4° - tous les bois taillis et la futaie à la suite ;

5° - la ferme de Pigeon avec le petit pré provenu de la succession de Mlle de Rohard ;

6° - le ferme de Rialin ;

7° - la ferme de St Hilaire ;

8° - le moulin de St Hilaire ;

Le tout situé commune de St Hilaire et par extension en celles de Bazoches et Ste Céronne.

A la charge par Mme de Longueil de payer à partir du jour de ma mort à Mme de la Charpenterie, sa sœur, une rente de 200 francs exempte de retenue, remboursable à la volonté de Mme de Longueil, moyennat un capital de 4000 francs.

Je donne et assigne à titre de lotissement et partage à Mme Marie Delphine Dubreuil, ma fille, épouse de M. Charles Victor Sarraude de la Charpenterie :

1° - ma ferme de la Horlière située commune de Réveillon ... ;

2° - ma ferme de Livrie située commune de Réveillon et par extension dans celle du Pin ;

3° - ma ferme de Boisauvé située commune du Pin ;

4° - ma ferme du Chêne et des Ecouvailleries réunies situées commune de St Ouen de la Cour avec la maison de maître et les autres dépendances... ;

5° - enfin une rente perpétuelle ...

Toutes les fermes que je lègue ci-dessus seront prises dans l’état où elles se trouveront au moment de mon décès …

Je veux que dans l’année de mon décès il soit célébré 300 messes basses pour le repos de mon âme savoir : 100 à Mortagne, 100 à Réveillon et 100 à St Hilaire …

A Mortagne le 9 février 1825 » 

 

  1erMarthe Sophie DUBREUIL (1784/1867), veuve de LONGUEIL est donc légataire du domaine de Pigeon suite au décès de son père le 13 mars 1833, suivant le testament ci-dessus. Le procès verbal d’héritiers valant partage chez Me Bail notaire à Mortagne des 21 et 29/4/1834, consolide ce testament. Marthe Dubreuil a reçu le domaine complet de Pigeon y compris les fermes de Tréhéru et de la Bulardière non énoncées dans ledit testament. (8)

Marthe Sophie s’est mariée en 1803 à Henri de LONGUEIL, marquis de Longueil (décédé en 1820). De leur union est née Elisabeth en 1804, mariée en 1829 à Léopold LABBEY de la ROQUE. Les époux LABBEY de la ROQUE sont décédés en 1829 et 1849 après avoir donné naissance à leur unique fille : Marie Sophie née en 1829 à Caen qui suit en 2.

  2èmeMarie Sophie LABBEY de la ROQUE (1829/1905) est donc seule et unique héritière en représentation de Elisabeth de LONGUEIL, sa mère prédécédée en 1829, au décès de Marthe Sophie DUBREUIL, sa grand-mère, survenu en son château de Pigeon le 25/9/1867 ainsi que le constate un acte de notoriété fait et passé chez Me Brideau notaire à Mortagne le 28/10/1867 sous les réserves du testament olographe en date du 15/9/1854 (voir chapitre IV – de l’orphelinat à l’IME). (9)

Religieuse au couvent et orphelinat de la Vierge Fidèle à Upper Norwood (quartier situé au sud-est de Londres) ; elle y décède le 3/7/1905 laissant pour légataires universelles conjointement chacune pour un quart, quatre religieuses de la congrégation de la Vierge Fidèle : Mary Ellen GRANT, Lucy DANIELL, Elisabeth TIERNEY et Louisa DEARLOVE qui suivent en 3 (acte de notoriété du 8/9/1905 et déclaration de succession enregistrée à Paris le 29/12/1906). (10)

 

Religieuses anglaises, société et associations …

  3èmeindivision entre les religieuses anglaises (1905/1924) (10) et (11)

a) – Mary Ellen GRANT (1844/1907), née en 1844 à Skibbereen, Cork (Irlande) est  légataire en 1905 pour ¼ des biens. Elle est religieuse au couvent et orphelinat de Upper Norwood, Croydon, Surrey (Angleterre) et y décède le 18/2/1907 laissant pour légataires universelles les trois autres sœurs ci-après qui se retrouvent propriétaires chacune pour 1/3 (déclaration de succession enregistrée à Paris 18/2/1907).

b) – Lucy DANIELL (1847/1914), née vers 1847 à Londres (Angleterre) est devenue propriétaire du tiers des biens suite aux deux legs ci-avant de 1905 et 1907. Elle est religieuse au même couvent de la Vierge Fidèle à Upper Norwood et y décède le 24/1/1914 laissant pour légataire universelle du tiers Madeleine KING qui suit en e) - (testament du 11/3/1914 et déclaration de succession enregistrée le 8/7/1920).

c) – Elizabeth TIERNEY (1840/1921), née en 1840 à Wigan, Lancashire – Liverpool (Angleterre) est devenue propriétaire du tiers des biens suite aux legs ci-avant de 1905 et 1907. Elle est religieuse au même couvent de Upper Norwood et y décède en janvier 1921 après avoir délivré procuration de vente le 7/1/1921. Son tiers indivis est vendu le 3/2/1921 chez Me Verrolles notaire à Argences (Calvados) à Kathleen LUMMIS qui suit en f)

d) – Louisa DEARLOVE (1834/1924), née vers 1835 à Berkshire (Angleterre) est devenue propriétaire du tiers des biens suite aux legs ci-avant de 1905 et 1907. Elle est religieuse de la Vierge Fidèle à Upper Norwood puis à Folkestone, comté de Kent. Elle vend son tiers indivis le 3/2/1921 chez Me Verrolles notaire à Argences (Calvados) à Ellinore POMFRET qui suit en g)

e) - Madeleine KING, née en 1886 à Bermondsey, Londres (Angleterre) est également religieuse au couvent de Upper Norwood. Elle est légataire en 1914 du tiers des biens provenant de Lucy DANIELL dont elle fait apport en 1924 à la Sté Immobilière Mortagnaise.

f) -  Kathleen LUMMIS, née en 1882 à Londres (Angleterre) est également religieuse au couvent de Upper Norwood. Elle a acquis 1/3 des biens en 1921 ainsi qu’il est dit ci-dessus et en fait apport en 1924 à la Sté Immobilière Mortagnaise.

g) - Ellinore POMFRET, née en 1887 à Darlington, Durham (Angleterre) est également religieuse de la Vierge Fidèle à Folkestone, comté de Kent (Angleterre) puis à Roseau, Dominique (Antilles anglaises). Elle a acquis 1/3 des biens en 1921 ainsi qu’il est dit ci-dessus et en fait apport en 1924 à la Sté Immobilière Mortagnaise.

  4èmela Société Immobilière Mortagnaise, siège 27 rue Singer à Paris devient propriétaire en 1924 du domaine de Pigeon d’une superficie de 234 ha, suite à l’apport ci-dessus (acte de constitution et d’apport déposé chez Me Moyne, notaire à Paris). Les trois religieuses apporteuses des biens : sœurs KING, LUMMIS et POMFRET se réservent 408 des 500 actions ; 92 actions sont adjugées à 8 autres actionnaires. (11)

  5èmel’association Le Châtel, siège 36 rue Montparnasse à Paris 6è, succède en 1992 à la Sté Immobilière Mortagnaise puis,  au début des années 2000, celle-ci cède ses biens aux association Valdosse et association Foyer Notre Dame (cette dernière, créée en 1955, assurait déjà, depuis cette date, la gestion et le fonctionnement de l’institut installé dans le château, le parc et ses dépendances sur une superficie d’environ 13 ha).

 Sources :

  •  (1) AD 61 – série 14 J : chartrier famille de ROHARD
  •  (2) L.J. Fret –Antiquités et chroniques Percheronnes
  •  (3) J.F. Pitard – Fragments historiques sur le Perche
  •  (4) St Denis de Nogent – Vte de Souancé
  •  (5) Bart des Boulais - Recueil des Antiquitez du Perche
  •  (6) cartulaire de N.D. de la Trappe
  •  (7) armoriaux d’Hozier, Jougla, Rietscapp …
  •  (7b) AD 61 - série 4 E 222 : archives notariales
  •  (8) AD 61 - série 4 E 228 : archives notariales
  •  (9) AD 61 - série 4 E 125 : archives notariales
  •  (10) AD 61- série 3 Q : tables des successions
  •  (11) Service des archives de publicité foncière d’Auxerre 1 : actes notariés

< Introduction                            Haut de page                     II Composition du domaine >